Démarches

Recenser avec les enfants les types et les familles d’objets qui « offrent » un intérieur, soit en vue, soit masqué par une enveloppe charnelle, mécanique, …

Ces familles d’ « objets » peuvent être classées en prenant comme critère, par exemple : l’humain, l’animal, le mécanique, le végétal, l’inerte.

L'intérieur des choses
Jan Svankmajer

Connaître et apprendre dans le domaine « Découverte du monde »

 

À l’école maternelle : le domaine " Découverte du monde" vise à l’acquisition de compétences dans le domaine sensoriel et dans les domaines de la matière et des objets, du vivant, de l’environnement de l’hygiène et de la santé et dans les domaines de la structuration de l’espace et de la structuration du temps.

Au cycle II, le domaine "Découvrir le monde" vise à l’acquisition de compétences dans les domaines de l’espace, du temps, du vivant, de la matière, des objets et des techniques de l’information et de la communication.

Au cycle III, le domaine "Sciences et Technologie" comporte un programme explicite (la matière, unité et diversité du monde vivant, éducation à l’environnement, corps humain et éducation à la santé, énergie, le ciel et la Terre, monde construit par l’Homme, TIC) et des compétences précises. Proposer aux élèves de confronter des objets de natures très différentes et s’interroger sur le « comment connaître l’intérieur des choses ».

Des objets d’origine végétale

 

Des fruits et légumes par exemple, peuvent subir des examens à l’aide d’outils appropriés. Les choux révèlent des arborescences magnifiques, les pommes recèlent les graines chargées de pérenniser la variété, les troncs d’arbres offrent leur âge par le décompte des cercles de croissance qui les habitent, …
Il nous est très aisé d’examiner ces phénomènes, de les induire. Bien évidemment il nous faut compter avec le concept de cycle de vie, qui nous permet d’interpréter au plus juste les observations effectuées.

Approcher le vivant animalier et humain

Cela pose quelques problèmes, pas question d’effectuer un travail de médecin légiste.
Il y alors ce que l’on sait des choses, ce que l’on imagine, et le comment. Lorsque nous nous nourrissons par exemple, comment sont digérés les aliments, transformés et restitués. Toutes ces quantités d’organes, affectés les uns aux autres, quelles sont leurs fonctions, quelles formes ont-ils, comment sont-ils raccordés entre eux ? Seuls des schémas, photos, croquis peuvent nous renseigner. La compréhension en est d’autant plus abstraite, nous sommes confrontés à des autopsies mentales.

L'intérieur des choses
Jan Svankmajer

Le monde de la mécanique, du numérique

Il nous offre quantités de schémas, annotés et souvent accompagnés de manuels d’utilisations, souvent incompréhensibles. Ils se donnent comme mission d’expliquer « le comment c’est fait », mais pour autant ne nous donnent aucune marge d’intervention en cas de problème avéré.

Le domaine des « arts ménagers »

Il regorge de ces fascicules, souvent traduits, ce qui les rend encore moins compréhensibles.

L’architecture

Elle nous donne également à voir que la peau des choses, imaginer des aménagements intérieurs à partir de coupes exercées sur des maquettes, avec tout ce que l’on peut construire afin de créer un monde en réduction. Ces « maisons de poupées », anatomies de bétons, de bois…, nous permettent de nous projeter dans des univers idéalisés.

Des procédures d’approche de ces intérieurs peuvent être évoquées :

  • la dissection (voir œuvres d’art),
  • la « casse » de l’enveloppe originelle (exemple : l’œuf, un cailloux),
  • l’ouverture mécanique (poste de radio),
  • la découpe (bois, branches, feuilles),
  • l’utilisation d’un microscope.

L’analyse de procédés utilisés par des artistes pour faire figurer l’intérieur des choses, pour réinventer des intérieurs de choses :

  • induire du mécanique dans du végétal, mixer des « modes de fonctionnement »,
  • inventer des fonctionnements inédits et improbables,
  • induire une dimension poétique (intrusion d’écrits, dessins, objets),
  • troubler des fonctionnements par l’adjonction d’éléments incongrus,
  • imaginer des fonctionnements et des raccordements organiques.

Les collections de matériaux peuvent trouver une place prépondérante, elles seront d’une utilité indéniable, et nous permettront par association, de créer des liens entre l’organique, le mécanique, le végétal :

  • des fils de fer,
  • des fils électriques,
  • des rouages,
  • du carton,
  • du papier,
  • des dessins,
  • des chutes de bois,
  • des chutes de matières plastiques,
  • des objets récupérés,
  • des éléments naturels (feuilles, écorces, fruits…).

Il s’agit maintenant de « métisser » nos connaissances sur le monde, en mettant en œuvre des conduites créatrices autour de projets qui attisent la curiosité, la nécessité, le besoin de faire. Les inducteurs, déclencheurs, pour la mise en œuvre de ces constructions plastiques peuvent être de différentes natures :

  • s’interroger sur le fonctionnement organique du monde animal,
  • redonner vie à des objets inertes,
  • inventer des mécanismes ou projets de mécanismes hybrides,
  • devenir « créateur et architecte » d’hybrides,
  • associer sciences, mécaniques et poésie au service d’objets en devenir,
  • troubler « l’ordre divin » des choses,
  • donner aux objets une puissance d’évocation,
  • donner « vie » à certains objets, les hybrider avec des attributs « humains »,
  • revisiter « viscéralement » le monde humain et animal et le mécaniser.
L'intérieur des choses
Jules Cloquet : Anatomie de l'homme

L’hybridation que nous pouvons nous autoriser entre le dedans et le dehors, nous entraîne dans ce que Lautréamont appelait «Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie ». Imaginer des intérieurs mécaniques installés dans des enveloppes d’origine végétales, humaines…
Les traductions plastiques de nos recherches peuvent revêtir de nombreuses formes :

  • schémas de ce que l’on imagine être à l’intérieur des choses,
  • recomposer et traduire ce que l’imaginaire peut nous amener à poser comme fonctionnement et organisation des ces intérieurs,
  • inventer et créer des « objets » dont nous maîtrisons les fonctions et les structures,
  • combiner ce que nous savons des « choses » pour les associer entre elles et faire naître des hybrides (végétaux, humains, mécaniques…).

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