Dans le cadre des animations pédagogiques en Arts visuels à l'attention des enseignants, initiées par les IEN de Mulhouse en partenariat avec les Ateliers Pédagogiques d'Arts Plastiques de la Ville de Mulhouse, nous avons initié des pratiques artistiques autour de l'idée de "L’intérieur des choses".
Les enseignants ont relayé ce projet au sein de leurs classes. Une exposition des travaux d'élèves a été organisée aux Ateliers Pédagogiques d’Arts Plastiques de la Ville de Mulhouse à La Fonderie.
Arman nous donne à voir des objets fracassés qui s’épanchent. Ces séries d’impressions lithographiques qui mettent en scène des masques à gaz, des transistors des téléphones, des fers à repasser, des lampes à souder exaltent l’ « objet », le dématérialisent et en exposent les entrailles.
Visiter, ou plutôt s’imaginer comment l’intérieur des choses d’une part fonctionne, et d’autre part à quoi « cela ressemble » participe d’une manière certaine à sonder ce que nous sommes, et les destinées qui nous sont offertes.
« La leçon d’anatomie du docteur Tulp, 1632 » comme tous les tableaux de Rembrandt, s'inscrit sous le double registre du mouvement et de la profondeur, celle de la signification humaine. Il s’inscrit dans un contexte particulier : Galilée est en procès au même moment en Italie.
Quatre siècles plus tard la découverte de la radioactivité, des rayons X, et la mise au point de l’ « IRM », les objets deviennent presque naturellement transparents.
Aborder ce mystère, que nous cachent la superficie des choses, notre œil n’arrive qu’a effleurer la réalité du dehors, et encore…
Nous ne somme pas très éloignés du « comment ça marche ? Qu’est-ce qui se passe à l’intérieur ? », sans éluder pour autant le pourquoi.
Accompagner les enfants dans cette quête, et se poser devant des objets de natures si différentes, n’est pas sans risque ; les questions posées n’ont pas toujours qu’une seule et unique réponse, elles peuvent être multiples, et parfois elles relèvent d’une posture philosophique.
S’approcher et approcher le monde organique et végétal, nous conduit sans équivoque à d’une part s’engager dans des dissections imaginées, et d’autre part confondre le concept du vivant.
La mécanique offre des interprétations qui se schématisent aisément, mais ne sont pas toutes à la portée de chacun.
La poésie, elle, scrute également l’intérieur de la nature humaine, et malaxe la langue, à consommer sans modération.
Ces expériences entretiendront la tension entre l’épiderme des choses, l’idée du dedans, les traductions plastiques, et ce que le langage nous autorise à exprimer.
Nous allons proposer aux enfants de travailler autour de ce concept qui, nourri par une approche culturelle, nous inscrit dans une quête universelle.