Démarches pédagogiques

Une conduite créatrice

La conduite créatrice [1] se caractérise par des mises en relation et par des confrontations de procédés plastiques d'œuvres d'art, d'images, …

Il s'agit d'activer six pôles d'actions, dans l'ordre qui convient à la situation mise en place, au projet poursuivi, et d'éviter ainsi une bipolarisation des activités artistiques [2].

Ces six pôles d'actions sont les suivants :

Ehrmann, Gilles et Chaissac, Gaston, Photographie
  • La sollicitation des élèves (inducteur mis en place) : il peut s'agir d'une narration, d'un texte littéraire, d'une affiche, d'une œuvre d'art, d'un objet, …
  • Les réalisations : analysons ensemble les procédés utilisés par les élèves — des activités de classements peuvent trouver naturellement une place au sein de cette démarche.
  • La documentation, les œuvres d'art : ressources incontournables pour enrichir les pratiques artistiques engagées. Il s'agit de confronter les élèves à la diversité des productions artistiques, et d'en approcher des quêtes de sens inhabituelles.
  • Analyse des procédés utilisés par les artistes : en aucun cas ils ne servent de modèle à imiter, mais ils permettent d'élaborer d'autres pistes d'expression en proposant des possibilités plastiques à explorer (idées de cadrages, traitement des surfaces).
  • Travail d'approfondissement : là il s'agit de s'exercer afin d'obtenir de meilleurs résultats (faire des gammes).
  • Les pistes de travail nous projettent dans un avenir de productions artistiques en devenir. Varier les supports, les techniques, combiner des savoirs faire, … : les élèves sont tentés d'échapper à l'imitation de l'artiste, et de se dépasser.

Il est nécessaire d'enrichir la culture artistique des élèves pour leur donner envie et les moyens d'agir. L'œuvre d'art catalyse les énergies des individus, elle suscite toujours un désir d'expression.

En priorité, il s'agit tout d'abord de se confronter à l'œuvre d'art dans ce qu'elle nous offre et d'assister auprès des élèves l'émergence de la pensée subjective qui se doit d'être ressentie, mise en mots, communiquée aux autres, argumentée.

Ces moments privilégiés, vécus collectivement ou par petits groupes d'élèves, trouvent un sens s'ils sont portés par l'enseignant, et provoquent une réelle rencontre, authentique, qui nous autorise à fréquenter l'intimité d'un univers artistique.

Daniel Lagoutte [3] nous propose d'installer les œuvres d'art à l'intérieur de « familles de perception esthétique » qui font appel :

Aux échos intérieurs :

  • des œuvres pour se rassurer
  • des œuvres pour exprimer ses craintes

Aux voix de l'émotion :

  • des œuvres pour raconter des histoires
  • des œuvres pour sidérer

À l'expression :

  • des œuvres pour s'interroger
  • des œuvres pour donner envie d'agir

Notes

[1] Voir à ce sujet les ouvrages de Daniel Lagoutte, Enseigner les arts visuels (Éd. Hachette, Paris, 2002) et Les arts plastiques : contenus, enjeux et finalités (Armand Colin, Paris, 1998).

[2] Les enfants sont sollicités, nous observons les procédés utilisés par les enfants, les enfants sont à nouveau sollicités, et ainsi de suite…

[3] Daniel Lagoutte, Enseigner les arts visuels, Éd. Hachette, Paris, 2002.

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