Dans le cadre des animations pédagogiques en Arts visuels à l'attention des enseignants, initiées par les IEN de Mulhouse en partenariat avec les Ateliers Pédagogiques d'Arts Plastiques de la Ville de Mulhouse, nous avons initié des pratiques artistiques autour de l'idée de "Portraits".
Les enseignants ont relayé ce projet au sein de leurs classes. Une exposition des travaux d'élèves a été organisée au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse en avril 2003.
Le portrait est un genre "classique", qui nous est toujours familier et reste indémodable. Il est présent à toutes les époques, il a épousé tous les genres, tous les styles, il s'est frotté à toutes les techniques, à tous les médiums, à toutes les actualités. Il a été objet de controverses, de discordes. Il reste cependant ce genre majeur dont s'emparent les artistes pour l'affirmer, le détourner, le déstructurer, l'invoquer, le convoquer, le rappeler, le ridiculiser, …
Il est en quelque sorte un reflet de l'ordre ou du désordre social, des interdits, du regard que l'artiste porte sur le monde, il s'affranchit de tous les diktats, il peut également nous tromper dans sa quête d'absolu.
Les gens sont vraiment plus beaux qu'ils croient, vive leur vraie figure. Portraits à ressemblance cuite et confite dans la mémoire, à ressemblance éclatée dans la mémoire de Mr Jean Dubuffet. [1]
L'autoportrait jauge l'artiste qui le regarde, il nous sonde autant qu'il montre et démontre, il nous met à l'écart, voyeurs de l'autre, si proche et si humain. Ces carnations attestent du caractère éphémère de notre passage.
J'ai dessiné mes autoportraits dans une salle de bain, face au miroir, sans jamais poser mon regard sur la feuille de papier. Le dessin vient de ma peinture ; ayant trouvé une certaine loi, je voulais voir comment je pouvais dessiner ainsi. [2]
Nous avons proposé aux élèves de se confronter à ce genre en peinture, à partir d'œuvres et de pratiques artistiques, et d'en étendre le spectre des interprétations.