Les dictionnaires Larousse et Robert définissent la collection comme « une réunion d'objets choisis pour leur intérêt esthétique, documentaire (scientifique ou historique), leur rareté ou leur prix ».
Psychologiquement, elle recouvre à la fois l'instinct de possession, le plaisir d'amasser, la jouissance esthétique, la recherche de connaissances, la soif de prestige. Si, pour l'adulte, elle est peut-être (si l'on en croit Maurice Rheims et Baudrillard) phénomène compensatoire, il y a chez l'enfant propension naturelle à ramasser et amasser, manipuler, ranger, classer. Et
la possession, l'échange et le don de l'objet possédé constituent les éléments tangibles de la prise de conscience de soi et de l'intégration progressive de la personnalité dans un système relationnel. [1]
Collectionner est une manière de structurer sa vie et son temps d'une certaine façon. Quand on ne s'aime pas assez, on cherche à l'extérieur des choses sur lesquelles on peut compter. Cette définition ne s'applique pas uniquement au collectionneur classique. Celui qui accumule l'argent, les femmes, les biens, tente de combler de la même façon un besoin de sécurité. En collectionnant, il donne une direction à sa vie. On touche ici à l'identité de l'individu. Même lorsque la collection démarre de façon spontanée, il existe toujours un mécanisme mental qui déclenche le phénomène. Pour cela, il faut que plusieurs pulsions soient satisfaites au même moment. Collectionner va remplir un oubli. [2]
Les enfants ne collectionnent pas de la même façon que les adultes. Le désir de posséder qui naît très tôt est chez lui une façon de se structurer par rapport au monde qui l'entoure. Pour l'enfant, collectionner est souvent un moyen de rentrer en relation avec autrui, avec ses copains. [3]
Tout. Si les philatélistes (les collectionneurs de timbres) sont les plus nombreux, suivis par les cartophiles (cartes postales), les minéralophiles (minéraux), les numismates (la monnaie), que collectionnent ceux qui suivent ? Les éthylabélophiles, les prénophiles, les sigillophilistes, les fénovipathes, les oologistes, les pyrothécophiles, les nicophiles, les tégestologues, les glycophiles, les fabophiles, les fibulamonistes, les copocléphiles, les glacophiles ? Il s'agit dans l'ordre des étiquettes de vins et de liqueurs, des fers à repasser anciens, des sceaux, des chemins de fer, des coquilles d'œufs, des cartouches, des paquets de cigarettes, des sous-bocks de bière, des emballages à sucre, des fèves, des boutons, des porte-clés, des pots de yaourt …
Maurice Rheims distingue trois types de chercheurs d'objets :
Ces trois catégories fournissent une première idée des démarches à susciter de la part des élèves. Car le rapprochement nécessaire des choses n'aura pas le même sens selon qu'il s'agira de :