Corps et paysages

Lors de la formation, un choix d’œuvres classiques et contemporaines a été fait pour présenter aux responsables de sites périscolaires les différentes façons, intellectuelles et techniques d’aborder le paysage.

Les œuvres ont été classées par écoles, courants et iconographie.

Ecoles

Jean-Paul Chambas, "Saint-Just Abel Gance" | Artothèque de Mulhouse
Caspar David Friedrich, Mer de glace, 1824

Flandres (14ème-15ème s.)

Jan Van Eyck peut être considéré comme l’un des «créateurs» du paysage, mais un paysage «cité», présent par l’ouverture des fenêtres ou dans le reflet d’un miroir. La fonction et l’importance du décor prennent dès lors de l’ampleur. Au 16ème siècle, nous retrouvons Van Dyck et Rubens.

France (10ème-15ème s.)

Pour l’Art roman, les éléments du paysage soutiennent l’histoire et le lieu, le paysage est avant tout «paysan», donc utile. Ce n’est ni un lieu de promenade ni un lieu de méditation.
Avec l’Art gothique (12ème-16ème s.), et les miniaturistes: les très riches heures du Duc De Berry des frères Limbourg par exemple. Le paysage devient le cadre naturel où évoluent les personnages. La tapisserie La Dame à la Licorne conservée (15ème s.) au Musée de Cluny en est un autre exemple.

Allemagne (15ème s.)

La Pêche miraculeuse (1444) de Konrad Witz est considérée comme le premier paysage réaliste de la peinture de chevalet occidentale.

Italie (15ème-16ème s.)

La Renaissance voit émerger le sentiment de nature. Brunellesci et Alberti, inventeurs de la perspective, substituent le ciel bleu au fond or et accentuent le réalisme des scènes, créant ainsi l’espace. Le problème de la profondeur et des trois dimensions devient prégnant. Chez Fra Angelico, Ucello, Masaccio, Boticelli, Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci, la nature et le paysage sont idéalisés.

Hollande (16ème-17ème s.)

Les paysages de Bruegel Le Vieux ou Vermeer ne sont pas encore «traités» en tant que tels : ils sont les milieux où se déroulent les activités humaines. Avec la naissance d’un paysage autonome, la nature devient «sujet» du tableau: Willem Van de Velde Le Jeune peint la mer en tant que sujet principal pour la première fois.

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Courants / mouvements

Classicisme (France, 17ème s.), Néoclassicisme (fin 18ème-début 19ème s.)

L’idéalisation du paysage devient prétexte à des scènes mythologiques visant à élever les sentiments : Poussin, Claude Lorrain, etc.
Chez David et Ingres, le paysage est avant tout «historique» et théâtralisé. Il a fonction de «décor» avec Watteau. On peut y observer une forte indication des premiers plans et une progression oblique vers le lointain.

Le Romantisme (19ème s.)

Caspar David Friedrich, Côtes rocheuses à Rügen, 1818. Musée Oskar Reinhart, WinterthurLe Romantisme est la période où se développe la notion du sublime : vision dramatisante du motif représenté, dimension métaphysique du paysage où s’exacerbe la subjectivité.
Nous retrouvons ici des artistes comme Caspar David Friedrich en Allemagne, Constable et Turner en Angleterre, Goya en Espagne, Delacroix, Ingres (pour la période aux alentours de 1816), Gros et Géricault en France.

Le Réalisme

Pour Gustave Courbet et son «art vivant», la peinture devient sujet de la vie quotidienne ou villageoise. La palette s’éclaircit, les teintes vives et transparentes se font jour : La Falaise d’Étretat après l’orage (1869), La Mer orageuse (1870). Jean-Baptiste Corot conçoit quant à lui une nature idéalisée et onirique: l’ambiance est donnée par la lumière.

L’École de Barbizon

Sous l’influence de Théodore Rousseau, apparaissent les premiers paysages peints sur le motif. La nature «palpite», elle est conçue comme un refuge face au monde industriel : Millet, Corot, Courbet…

L’Impressionnisme (20ème s.)

Apparaissent ici le travail sur le motif et la peinture de plein air. Le «temps» est introduit dans la peinture : les changements (ciel, eaux, feuillages), les transformations (lumière, saisons, heures), les transitions (neige, brouillard, aurore, crépuscule). On découvre l’abandon du noir, la fragmentation de la touche, la vibration de la lumière, les prémisses de l’abstraction : Claude Monet avec sa série des Meules (1890-1891) et des Nymphéas (1899-1910). Les artistes majeurs de l’Impressionnisme sont Monet, Manet, Cézanne, Pissarro, Renoir, Gauguin, Seurat, Signac, Van Gogh, etc.

Le Land Art

Ce mouvement s’est développé aux États-Unis à la fin des années 60, a essaimé en Europe au début des années 70 et n’a cessé depuis d’inspirer des interventions dans le paysage. Revendiquant une conception minimaliste de la sculpture, s’insurgeant contre une économie de marché et résultant d’une fuite hors des musées et galeries, le mouvement s’associe à une conscience écologique du territoire ainsi qu’à une redécouverte des cultures archaïques. On y découvre un gigantisme avec Jean Verame et ses peintures dans les montagnes du Tibesti, Michael Heizer, Robert Smithson, Robert Morris, Nancy Holt ou Alice Aycock; un art éphémère avec Dennis Oppenheim, Richard Long, Hamish Fulton, plus tard Andy Goldsworthy et Nils Udo, dont seuls les croquis, photographies, vidéos et reportages témoignent de l’oeuvre.

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Complément iconographique

Il a été présenté aussi aux responsables de sites périscolaires d’autres références artistiques (peinture mais aussi vidéo, installation) mettant en jeu le geste, la couleur, le corps, la touche picturale, la matière, la topographie etc.

  • Breughel
  • William Turner
  • Andy Warhol
  • Charles Simonds
  • David Hockney
  • Sarah Lang
  • Georges Mélies
  • Magritte
  • Edvard Munch
  • Georges Seurat
  • Carte de l’Asie

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