Histoire des Arts - Sculpture

Dispositifs pédagogiques

Yves Carrey | Porte Jeune, Mulhouse (Photographie Jean-Jacques Freyburger)
Yves Carrey, Le soudeur, Der Schweisser, détail

1. Dispositifs pédagogiques et matériels pour faciliter la rencontre entre cette oeuvre et les élèves

Avec sa classe se rendre sur place, Rue du Sauvage à Mulhouse, et découvrir la sculpture, installée à l’entrée de cette rue piétonne.
Appréhender dans un premier temps ce que l’on voit, de manière objective (objets soudés, vue d’ensemble de la sculpture, titre de la sculpture), ensuite ce que cette sculpture évoque.
Le jeu de mots en ce qui concerne son titre et la mise en relation avec une autre sculpture mulhousienne : «Der  Schweisser, le Soudeur » et le le « Schweissdissi ».

2. Dispositifs pour situer l’œuvre dans son contexte historique, culturel, artistique

Questionnement sur le concept de sculpture. Recherches documentaires sur l’œuvre d’Yves Carrey. Enumération des éléments qui structurent cette sculpture. Recherches documentaires sur la spécificité des sculptures réalisées à l’aide d’objets récupérés, détournés et d’objets de rebus.


Musée National d’Art Moderne, Paris
Le manifeste fondateur du Nouveau Réalisme

Le groupe des Nouveaux réalistes est fondé en 1960 par le peintre Yves Klein et le critique d'art Pierre Restany à l'occasion de la première exposition collective d'un groupe d'artistes français et suisses à la galerie Apollinaire de Milan. Contemporain du Pop Art américain, dont il est souvent présenté comme la version française, le Nouveau réalisme incarne, avec Fluxus, l'une des nombreuses tendances de l'avant-garde dans les années 1960. Il est dissous en 1970.

La Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme, qui proclamera « Nouveau Réalisme nouvelles approches perceptives du réel », sera signée par Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé dans l'atelier d'Yves Klein le 27 octobre 1960.

Ils prennent position pour un retour à la réalité, en opposition avec le lyrisme de la peinture abstraite de cette époque mais sans tomber dans le piège de la figuration, connotée (au choix) petite-bourgeoise ou stalinienne, et préconisent l'utilisation d'objets prélevés dans la réalité de leur temps, à l'image des ready-made de Marcel Duchamp. Ces conceptions s'incarnent notamment dans un art de l'assemblage et de l'accumulation d'éléments empruntés à la réalité quotidienne : accumulations d'objets par Arman, affiches de cinéma lacérées par Jacques Villeglé...

L'objet comme matériau

Les accumulations d’Arman, un objet usuel (qui peut être une pièce d'automobile lors de sa collaboration avec la régie Renault), est utilisé en multitude dans un assemblage déterminé par la nature de l'objet. Le mouvement, la couleur, et les effets plastiques font partie de ce "nouveau regard sur l'objet". Arman


Arman | Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, Nice
Arman, Renault Accumulation

Le matériel n’est pas détourné, il est utilisé pour travailler un mouvement et devient matériau. Une autre manière de transformer un matériel en matériau selon César, c’est sa mousse de polyuréthane, c’est un matériau presque vivant qui échappe au contrôle de l’artiste, la matière se fixe ses propres limites, et l’œuvre devient indépendante du projet plastique.

Gérard Deschamps, lui, assemble des chiffons, des sous-vêtements féminins (ce qui lui vaudra d'être censuré à de nombreuses reprises) ou expose des bâches de signalisation de l'armée américaine, des plaques de blindage, des tôles irisées par la chaleur, des patchworks, des ballons dans des boîtes en plexiglas ou dans des filets, des skateboards, des « pneumo structures » faites de bouées ou de matelas pneumatiques, et des voiles de planches... à voiles.

L’objet comme rebut

L’œuvre de Daniel Spoerri rend compte de la société de consommation qui mange, il se sert dans les poubelles de ses voisins, de ses congénères. Il s’agit du détournement d’un moment important de la journée, qui est figé et réinvesti dans l’art. La résine est affichée contre le mur comme une toile.


Daniel Spoerri | The Museum of Modern Art, New York
Daniel Spoerri, kichka's breakfast

Il a la volonté de fixer le temps d’un moment censé être agréable alors que la société veut de plus en plus nous le marchandiser, et nous presser. Le repas n’est plus le moment convivial qu’il était avant, il devient la nouvelle cible des grosses sociétés de consommation, on se retrouve presque dans une succursale d’une enseigne de la restauration rapide alors que l’on est chez soi. Daniel Spoerri «  »

Faire vite, faire simple, peu importe que ce soit vraiment bon. Il faut faire vite, se nourrir, manger, « boulimiquement », pour se remplir, Spoerri met ici l’accent sur la nécessité d’un retour aux sources, et d’une société de consommation qui influencerait moins de ses codes, et qui submergerait moins de ses produits, la société actuelle.

Renvoyant à l'univers de la publicité et de la société de consommation, les affiches, décollées, superposées, lacérées, inspirent Jacques Villeglé, Raymond Hains et François Dufrêne ainsi que Mimmo Rotella, qui suit un itinéraire parallèle mais distinct.

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