La musique répétitive désigne un courant qui apparaît aux États-Unis au début des années 1960. Ses principaux représentants sont les Américains Terry Riley (né en 1935), La Monte Young (né en 1935), Steve Reich (né en 1936), Philip Glass (né en 1937) et John Adams (né en 1947). Les débuts de la musique répétitive sont marqués par la découverte des musiques extra-européennes : Steve Reich a étudié les percussions africaines, La Monte Young a pris des leçons de chant hindou.
Comme son nom le suggère, cette musique est fondée sur la répétition de très courts motifs mélodiques, harmoniques ou rythmiques, voire sur la répétition d’un son unique. Caractérisée par une extrême économie de moyens et par une structure intentionnellement simple, la musique répétitive est en fait une branche d’un mouvement plus large, le minimalisme.
Même si elle n’est pas toujours entièrement écrite et si elle peut comporter une part d’improvisation, la musique répétitive s’inscrit malgré tout en réaction contre l’indétermination (musique sans intention) de John Cage et contre la musique sérielle des années 1950 et 1960 ; elle marque par ailleurs le retour à la tonalité.
Pour résumer :
: Retour à une harmonie consonante, tonale, ou modale.
: Répétition de motifs musicaux courts et simples avec de légères variations.
: Pulsation régulière.
Au début des années 1960, les compositeurs « répétitifs », qui ont commencé à travailler avec des bandes magnétiques tournant en boucle (loop), comprennent vite l’intérêt d’exploiter le déphasage graduel de celles-ci, initialement alignées à l’unisson mais tournant à des vitesses différentes.
Steve Reich : « Come out » (1966) voir la vidéo
Par cette technique de déphasage, les compositeurs redécouvrent des procédés traditionnels d’écriture comme l’imitation, la superposition, le tuilage, le développement par augmentation ou encore le canon.
Ces œuvres répétitives qui peuvent aller jusqu’à la saturation sonore permettent la prise de conscience des effets psychologiques et physiologiques des sons et notamment la dimension incantatoire de la musique.
La Monte Young : « The Well-Tuned Piano » (1964)voir la vidéo
Terry Riley : « In C » (1964) voir la vidéo
Philip Glass : « Music in Contrary Motion » (1969) voir la vidéo
De l’autre côté de l’Atlantique et sous l’influence de ces précurseurs américains, d’autres musiciens composent dans ce style : Arvo Pärt (compositeur estonien né en 1935), Gavin Bryars (compositeur anglais né en 1943), Michael Nyman (compositeur anglais né en 1944, auteur notamment de la B.O. du film « La Leçon de Piano »), Louis Andriessen (compositeur néerlandais, 1939/2021), Henryk Gorecki (compositeur polonais, 1933/2010) Renaud Gagneux (compositeur français, 1947/2018), Bruno Letort (compositeur français né en 1963) ont subi son influence.
Louis Andriessen: « De Staat » (1976)
Arvo Pärt : « Für Alina » (1976)
Henryk Gorecki : troisième symphonie (1976)