Les carnets de croquis de Claude Monet conservés au musée Marmottan-Monet à Paris peuvent être consultés en ligne. Le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown, dans le Massachusetts, a mis l'accent l'année dernière sur la production de dessins et de pastels de Monet, à travers une grande exposition sur le Monet inconnu. C'est dans le cadre de ce projet que s'est effectuée la mise en ligne des carnets.
Tout au long de sa vie Monet a utilisé des carnets pour griffonner des dessins comme on prend des notes. Il y en a huit que l'on peut visualiser page à page.
C'est l'artiste à l'œuvre, le tout début du processus de création qui se dévoile à mesure qu'on feuillette ses brouillons.
Beaucoup de dessins sont tête-bêche. On imagine Monet en train d'ouvrir le carnet et de le tourner de façon à avoir la couture du milieu à sa gauche, car il est droitier. Il ne s'applique pas, il ne cherche pas à faire un beau dessin. Ce sont des notations de travail, pour lui seul.
Il veut se souvenir de cadrages, il tâtonne. Il délimite un format différent du rectangle de la page en la coupant d'un trait.
Le crayon qui dessine les radeaux de nymphéas ou les bords de l'eau est flou. Celui, plus jeune, qui s'est arrêté à la Gare Saint-Lazare ne manque pas de puissance. Monet noircit la locomotive, raidit la charpente métallique de la verrière, comme pour mieux enregistrer la structure de son dessin.
Eugène Delacroix est un peintre romantique français né en 1798, célèbre notamment pour son tableau "La Liberté guidant le Peuple" (1830).
Ses deux parents décèdent dans sa jeunesse et il devient orphelin en 1814. C'est lors de ses études au lycée Louis le Grand, qu'il montre un don général pour l'art, et sa première passion est la musique, art pour lequel il restera fasciné toute sa vie. Il s'intéresse ensuite à la peinture. À l'âge de 17 ans il entre dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin, qui devient son maitre puis aux Beaux-arts en 1816. Ses œuvres font à chaque fois sensation, en bien comme en mal ; il connait son premier succès avec "Dante et Virgile" en 1822.
En 1832, Delacroix quitte la France et part en mission diplomatique au Maroc avec l'ambassade française de Louis Philippe et profite de ce voyage pour faire de nombreux croquis et aquarelles et pour tenir un carnet de bord où il note scrupuleusement ses impressions, où il peint les silhouettes, les couleurs et l'architecture du Maroc. Il est émerveillé par l'exotisme de ce pays et y trouve de nouvelles sources d'inspiration (combats de fauves, scènes de chasse, cavaliers …) et réalise de nombreuses toiles à son retour dont "La Noce Juive au Maroc" (1839), "Sultan du Maroc et sa suite" (1845), "La Halte des muletiers" (1839), "le Marchand d'oranges" (1852-53), "le Marocain sellant son cheval" (1855), "Chevaux à l'abreuvoir" (1862), "Musiciens juifs de Mogador" (1847) … Ce voyage change à jamais sa façon de peindre.
Delacroix peindra dans sa vie des centaines de tableaux tous célèbres aujourd'hui et meurt en 1863 de la tuberculose. C'est l'une des plus grandes icônes de la peinture romantique française.