Guernica est une des œuvres les plus célèbres du peintre espagnol Pablo Picasso. Il la réalisa à la suite du bombardement de la ville de Guernica qui eut lieu le 26 avril 1937, lors de la guerre d'Espagne, et qui devint rapidement un symbole de la violence de la répression franquiste avant de se convertir en symbole de l'horreur de la guerre en général.
Guernica est d'une taille imposante (3,5 m x 7,8 m). C'est une peinture à l'huile, en noir et blanc. Elle représente une scène de violence, de douleur, de mort et d'impuissance dont la cause n'est pas représentée. « La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements, c'est un instrument de guerre, offensif et défensif, contre l'ennemi. »
Le choix du noir et blanc évoque les photos de guerre : en effet, Picasso était en France quand il a appris par la presse que Guernica avait été bombardée.
La figure centrale du tableau est un cheval blessé, traversé par une lance. À gauche, une femme porte son enfant mort et hurle de douleur. Derrière elle, un taureau, impassible, image de la cruauté et de la force brutale. À droite du tableau, trois femmes désarticulées pleurent ou hurlent dont le personnage de la mère qui reprend le thème du Massacre des innocents de Nicolas Poussin. En fond de tableau, des formes géométriques sombres évoquent des immeubles effondrés. En bas, une tête d'homme et un bras coupé tient une épée brisée. Seule minuscule trace d'espoir, une main porte une toute petite fleur.
La toile exprime toute l'horreur et la colère ressenties par Picasso à la suite du bombardement de Guernica. Sa réalisation commença le 1er mai 1937 à Paris, sous la commande du gouvernement républicain espagnol, pour être exposée le 25 mai, moins d'un mois après donc, au pavillon représentant l'Espagne lors de l'Exposition universelle de Paris de 1937. Après une période où elle fut présentée à travers le monde de 1937 à 1939 pour notamment lever des fonds pour les Républicains espagnols, la toile resta aux États-Unis (principalement au MoMA de New York) durant une quarantaine d'années en raison de l'entrée de l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale et du refus catégorique de Picasso, engagé auprès du Parti communiste, que l'œuvre aille en Espagne tant qu'une démocratie n'y serait pas effective.
Cette œuvre est finalement arrivée en Espagne en 1981, après la mort de Franco en 1975. Elle est exposée au musée de la Reine Sofia à Madrid. Elle est le symbole fort de la fin de la dictature.
Robert Capa (né le 22 octobre 1913 à Budapest et décédé le 25 mai 1954 en Indochine), de son vrai nom Friedmann Endre Ernő, était un photographe d'origine hongroise.
Il fut peut-être l'un des photographes de guerre les plus célèbres et a couvert les plus grands conflits de son époque. Il part avec sa compagne en 1936, couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines Vu et Regard.
En Espagne, il devient un fervent anti-fasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu'à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines.
Mais c'est avec une photographie, devenue depuis célèbre, qu'il obtient une grande renommée. Intitulée Mort d'un soldat républicain, elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s'effondrant après avoir été touché par une balle. Cette photo symbolisera la guerre d'Espagne et est gravée dans la mémoire collective. À cause de son engagement, certaines personnes mettent en doute l'authenticité de cette photo, la trouvant trop parfaite. Mais après enquête, l'identité du soldat fut découverte, il s'agit de Federico Borrell Garcia et il fut bien tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa prit la photo.
Alors qu'il couvre la seconde guerre sino-japonaise, Gerda Taro est écrasée accidentellement le 28 juillet 1937 par un char républicain, durant la débâcle des troupes républicaines lors du siège de Madrid.