Histoire des Arts - Portrait

Portrait

Jean-jacques Henner | Musée des Beaux Arts de Mulhouse, (Photographie Jean-Jacques Freyburger)
Jean-Jacques Henner, Jeune fille (1898), Huile sur toile

Jean-Jacques Henner

Jean-Jacques Henner, né à Bernwiller (Haut-Rhin) le 5 mars 1829 et mort à Paris le 23 juillet 1905, est un peintre français. Alsacien d’origine paysanne, Jean-Jacques Henner (1829-1905) a gravi tous les échelons qu’une carrière académique pouvait offrir au dernier des romantiques.

Le Romantisme : mouvement artistique de la première moitié du XIXème siècle qui donna la priorité à l'émotion et à l'imagination au détriment du rationalisme et de la logique. Les romantiques étaient par ailleurs de tous les combats et soutenaient la liberté des peuples (cf la guerre d'Indépendance en Grèce). Le chef de file du mouvement est Delacroix, qui s'oppose au Classicisme d'Ingrès.

Fils de paysan sundgauvien, il s'exile à Paris lors de la grave crise économique et alimentaire que connaît l'Alsace dans les années 1846-1847. Il entre à l'École des beaux-arts en 1848 et fréquente l'atelier de Michel Martin Drolling. Il emporte le grand Prix de Rome en 1858 et séjourne cinq ans à la Villa Médicis.

Jean Benner | Musée des Beaux Arts de Mulhouse, (Photographie Jean-Jacques Freyburger)
Jean Benner (Mulhouse, 1836 – Paris, 1906) Portrait de Jean-Jacques Henner (1899), Huile sur toile

Il est l'auteur d'une œuvre abondante présente dans de nombreux musées. Il a une réputation de portraitiste et de dessinateur hors pair, apprécié de son vivant. Il est resté toute sa vie à l'écart des évolutions artistiques de son époque. Ses meilleurs tableaux, L'Alsace, province perdue ou Fabiola au voile rouge, datent des années 1870 à 1890. En 1889, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts.

Prix de Rome en 1858, il rapporte de son séjour à la Villa Médicis des copies d’oeuvres des maîtres et de lumineux petits paysages dans la lignée de Corot. Fidèle à ses racines, il peint après la défaite de 1870, L’Alsace. Elle attend, toile emblématique de la perte de sa province natale. Dès les années 1870, Henner est applaudi au Salon, cumulant commandes de portraits et achats de l’État.

Il fréquente et défend néanmoins le cercle des impressionnistes Edouard Manet, Edgar Degas, Auguste Renoir, Claude Monet, Camille Pissarro, Frédéric Bazille, Fantin-Latour... qui à la même époque sont rejetés par les institutions.

La carrière de Henner est celle d’un peintre officiel du Second Empire et de la Troisième République. Médaillé de nombreuses fois aux Salons et Expositions universelles, il devient membre en 1881 de la nouvelle Société des Artistes Français.

Jean-Jacques Henner | Musée des Beaux Arts de Mulhouse, (Photographie Jean-Jacques Freyburger)
Jean-Jacques Henner Petite bergère (1892), Huile sur toile

"Si Henner se rattache à la tradition académique, s’il demeure fidèle après 1880 au Salon de la Société des Artistes Français, il se différencie par bien des côtés de ce qu’on a coutume de considérer comme caractéristique de l’académisme." Rodolphe Rapetti. À côté des nymphes rousses et des scènes idylliques qui consacrent sa célébrité, il brosse de puissants tableaux religieux. Sa facture renouvelle l’art du modelé entre ombres et lumières. Contemporain des impressionnistes, Henner a su imposer avec éclat un autre chromatisme moderne.

Le musée national Jean-Jacques Henner, au 43 avenue de Villiers dans le 17e arrondissement de Paris, est consacré à son œuvre et à celle du peintre Louis Édouard Dubufe (1853-1909), dont il occupe l'ancien atelier.

Conception et mise en œuvre

  • Jean-Jacques Freyburger, Conseiller pédagogique en Arts visuels

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