Histoire des Arts - Portrait

Portraits et autoportraits

Les Temps modernes

 

Léonard de Vinci

Bibliothèque royale, Turin
Léonard de Vinci, Autoportrait (1512-1515)

Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci écouter, dit Leonardo da Vinci), né à Vinci le 15 avril 1452 et mort à Amboise le 2 mai 1519, est un peintre florentin, qui fut un homme d'esprit universel, à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.

Après son enfance à Vinci, Léonard est élève auprès du célèbre peintre florentin Andrea del Verrocchio. Ses premiers travaux importants sont réalisés au service du duc Ludovic Sforza à Milan. Il œuvre ensuite à Rome, Bologne et Venise et passe les dernières années de sa vie en France, à l'invitation du roi François Ier.

Léonard de Vinci est souvent décrit comme l'archétype et le symbole de l'homme de la Renaissance, un génie universel et un philosophe humaniste dont la curiosité infinie est seulement égalée par la force d'invention. Il est considéré comme un des plus grands peintres de tous les temps et peut-être la personne la plus talentueuse dans le plus grand nombre de domaines différents n’ayant jamais vécu.

C'est d'abord comme peintre que Léonard de Vinci est reconnu. Deux de ses œuvres, La Joconde et La Cène sont des peintures très célèbres, souvent copiées et parodiées et son dessin de l’Homme de Vitruve est également repris dans de nombreux travaux dérivés. Seules une quinzaine d'œuvres sont parvenues jusqu'à nous, ce petit nombre est dû à ses expérimentations constantes et parfois désastreuses de nouvelles techniques et à sa procrastination chronique. Néanmoins, ces quelques œuvres, jointes à ses carnets qui contiennent des dessins, des diagrammes scientifiques et des réflexions sur la nature de la peinture, sont un legs aux générations suivantes d'artistes seulement égalé par Michel-Ange.

Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, depuis l'hélicoptère, le char de combat, le sous-marin jusqu'à l'automobile. Très peu de ses projets sont construits, ni même seulement réalisables de son vivant, mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite élastique d'un câble entrent dans le monde de la manufacture. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser la connaissance dans les domaines de l'anatomie, du génie civil, de l'optique et de l'hydrodynamique.

Musée du Louvre, Paris
Léonard de Vinci, La Joconde (1503-1506)

La Joconde (ou Portrait de Mona Lisa, Musée du Louvre) est un tableau de Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506 d'une femme qui s'appelait à l'époque Mona Lisa del Giocondo. Huile sur panneau de bois de peuplier de 77 x 53 cm, il est exposé au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.

La Joconde est devenue un tableau mythique car à toutes les époques les artistes l'ont prise comme référence. Elle constitue en effet l'aboutissement des recherches du XVe siècle sur la représentation du portrait. À l'époque romantique, les artistes ont été fascinés par l'énigme de la Joconde et ont contribué à développer le mythe qui l'entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre.

François Clouet

Musée du Louvre, Paris
François Clouet, François Ier (~1527)

François Clouet (Tours, v. 1515 - Paris, 22 décembre 1572), fils de Jean Clouet, est un artiste peintre français. Il fut le portraitiste des rois Henri II, François II et de Charles IX. Il réalisa de très nombreux portraits en buste de la cour de France. Son dernier grand chef-d'œuvre est le portrait de la reine Elisabeth d'Autriche.

Michel-Ange

Autoportrait de Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni dit Michel-Ange (né le 6 mars 1475 au château de Caprese à Caprese, au nord d'Arezzo en Toscane - 18 février 1564 à Rome) est un peintre, un sculpteur, un poète et un architecte italien de la Renaissance.

Musée du Louvre, Paris
Michel-Ange, Autoportrait

Ses sculptures les plus connues sont le David (1504) qui a longtemps orné la façade du Palazzo Vecchio de Florence avant d'être transféré dans l'Académie des Beaux-Arts de la ville, La Pietà (1499) exposée dans une chapelle latérale de la basilique Saint-Pierre de Rome, ou le Moïse (1515) conservé dans la Basilique Saint-Pierre-aux-Liens. Le plafond de la chapelle Sixtine, peint entre 1508 et 1512, et le Jugement dernier exécuté entre 1537 et 1541 sur le mur de l’autel de ladite chapelle sont universellement considérés comme des chefs d’œuvre de la Renaissance italienne. Architecte, il conçoit le dôme de Saint-Pierre de Rome.

Son œuvre a une influence considérable sur ses contemporains, si bien que sa « manière » de peindre et de sculpter est abondamment reprise par les représentants de ce qu'on appellera le maniérisme, qui prospère dans la Renaissance tardive. Preuve de l'admiration que lui vouent ses contemporains, deux biographies sont publiées de son vivant même, l'une incluse dans Le Vite, recueil des biographies des artistes de la Renaissance, de Giorgio Vasari, en 1550, l'autre par son élève, Ascanio Condivi en 1553.

Dürer

Musée du Louvre, Paris
Dürer, Autoportrait à la fourure

Dürer est un des grands créateurs du genre de l'autoportrait, comme représentation distincte de soi. Il se dessine dès l'âge de treize ans en 1484, puis peint trois grands autoportraits en 1493, 1498 et 1500. Celui de 1500 (Munich, Alte Pinakotek) est particulièrement remarquable car Dürer s’y peint de face, un angle de vue que peu de peintres ont utilisé pour se représenter. Dans tous les cas, l'image de soi est rapprochée de son monogramme, soigneusement calligraphié. Dürer est également le premier artiste à se représenter nu (1503). Enfin il n'hésite pas à se dessiner sous les traits du Christ, en 1522 et 1523, quelques années avant sa mort.

 

Rembrandt

The Iveagh Bequest, Kenwood House, Londres
Rembrandt, Autoportrait aux deux cercles, (~1661)

Rembrandt Harmenszoon van Rijn, habituellement désigné sous le nom de Rembrandt (15 juillet 1606 - 4 octobre 1669) est généralement considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art baroque européen, et le plus important des peintres néerlandais du XVIIe siècle. Rembrandt a également réalisé des gravures et des dessins. Il a vécu pendant une période que les historiens appellent le siècle d'or néerlandais (approximativement le XVIIe siècle), durant laquelle culture, science, commerce et influence politique de la puissante Hollande ont atteint leur apogée.

Rembrandt a réalisé près de 400 peintures, 300 eaux-fortes et 300 dessins. Son goût prononcé pour les autoportraits (il en a réalisé une centaine tout au long de sa carrière) nous permet de suivre son parcours personnel, tant physique qu'émotionnel. Le peintre représente sans aucune complaisance, ses imperfections, ses rides.

Une des caractéristiques majeures de son œuvre est l'utilisation de la lumière et de l'obscurité (technique du clair-obscur), qui attire le regard par le jeu de contrastes appuyés. Les scènes qu'il peint sont intenses et vivantes, dépourvues du formalisme que l'on pouvait rencontrer chez certains de ses contemporains. Ce n'est pas un peintre de la beauté ou de la richesse, il sait montrer la compassion et l'humanité, qui ressortent dans l'expression de ses personnages, qui sont parfois indigents ou usés par l'âge. Ses thèmes de prédilection sont le portrait (et les autoportraits) ainsi que les scènes bibliques. Il a exécuté peu de paysages (cela est moins vrai pour l'œuvre gravé) et de thèmes mythologiques.

Le XIXe siècle

 

Ingres

Musée de Condé, Chantilly
Ingres, Autoportrait (1804)

Jean-Auguste-Dominique Ingres (29 août 1780 à Montauban - 14 janvier 1867 à Paris) est un peintre français néo-classique. Son père, peintre, a rapidement favorisé ses penchants artistiques. Il est formé à l’Académie de Toulouse où il entre à l’âge de 11 ans, puis se rend à Paris, en 1796, pour étudier sous la direction de David. Il s’éloigne de son classicisme par son dévouement à un idéal de beauté fondé sur de difficiles harmonies de lignes et de couleurs.

Il peint le portrait d'amis ainsi que de Pierre-François Bernier, qu'il connaît de Montauban. Il remporte le Prix de Rome en 1801 au cours de sa deuxième tentative, avec Achille recevant les ambassadeurs d’Agamemnon.

En 1806, Ingres découvre à Rome Raphaël et le Quattrocento, qui marqueront définitivement son style. Ces années de travail seront les plus fécondes avec les nus, parmi lesquels la « Baigneuse », les paysages, les dessins, les portraits et les compositions historiques. Il est en pleine possession de son art. En France, cependant, ses toiles peintes en Italie ne plaisent pas. L’artiste décide alors de rester à Rome.

Il se marie en 1813 à Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste habitant Guéret. Ingres réalisa 10 portraits de sa femme. Mais le plus célèbre tableau sur lequel elle apparaît est Le Bain turc. Madeleine est l'odalisque aux bras levés qui s'étire au premier plan. Le tableau a été réalisé en 1862 après le décès de Madeleine. Elle fut peinte d'après un croquis de Ingres réalisé en 1818.

À la chute de Napoléon Ier, des difficultés économiques et familiales l’entraînent dans une période assez misérable pendant laquelle il peint, avec acharnement, tout ce qu’on lui commande. Il trouvera finalement le succès en France avec la présentation, lors du salon de 1824, du Vœu de Louis XIII, destiné à la cathédrale de Montauban. Il est directeur de l’Académie de France à Rome de 1835 à 1840.

Ingres attache toujours au dessin une grande importance et déclarait à ce sujet : « Une chose bien dessinée est toujours assez bien peinte ». La galerie de portraits réalistes qu’il laisse, constitue un miroir de la société bourgeoise de son temps, de l’esprit et des mœurs d’une classe à laquelle il appartient et dont il trace les vertus et les limites. Ingres s’intéresse beaucoup à la texture des vêtements et des étoffes (velours, soie, satin, cachemire...) qu’il intègre dans ses œuvres de façon à ce que la classe sociale du personnage représenté soit mise en valeur. Il s’inspirera, dans ses débuts, aux techniques droites et raides de l’art grec, avant de se convertir à une approche des courbes et des drapés réalistes. Ingres aimait tellement les courbes qu’il rajouta quelques vertèbres à sa « Grande Odalisque.»

Vincent van Gogh

Musée Van Gogh, Amsterdam
Van Gogh , Autoportrait au chapeau de feutre (1887)

Vincent van Gogh (en néerlandais, la prononciation d'usage en France étant, né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert aux Pays-Bas et mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, est un peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme, le divisionnisme et le pointillisme, presque inconnue à sa mort, annonce le fauvisme et l'expressionnisme et même le cubisme.

 

 

Cézanne

Musée d'Orsay, Paris
Cézanne , Autoportrait (1875)

Paul Cézanne (19 janvier 1839 à Aix-en-Provence, France - 22 octobre 1906 à Aix-en-Provence) est un peintre français. On lui doit notamment un portrait d'Achille Emperaire et une série de tableaux sur la Montagne Sainte-Victoire sous des éclairages différents.

 

Le XXe siècle et notre époque

 

Picasso

Musée Picasso, Paris
Picasso, Portrait de Dora Maar (1937)

Pablo Ruiz Picasso, né à Málaga, Espagne, le 25 octobre 1881 et mort le 8 avril 1973 à Mougins, France, était un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol. Fondateur du cubisme avec Georges Braque, compagnon d'art du surréalisme, il fut l'un des artistes majeurs du XXe siècle.

 

Magritte

 

Galerie Isy Brachot, Bruxelles
Magritte, La clairvoyance - autoportrait, (1936)

René François Ghislain Magritte, né le 21 novembre 1898 à Lessines en Belgique, dans le Hainaut, et mort à Bruxelles le 15 août 1967, est un peintre surréaliste belge. La peinture de Magritte s’interroge sur sa propre nature, et sur l’action du peintre sur l’image.

La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. Pour Magritte, la réalité visible doit être approchée de façon objectale. Il possède un talent décoratif qui se manifeste dans l’agencement géométrique de la représentation. L’élément essentiel chez Magritte, c’est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L’art de la peinture ne peut vraiment se borner qu’à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » déclara-t-il. Pour lui, la réalité ne doit certainement pas être approchée sous l’angle du symbole. Parmi les tableaux les plus représentatifs de cette idée, La Clairvoyance (1936) nous montre un peintre dont le modèle est un œuf posé sur une table. Sur la toile, le peintre dessine un oiseau aux ailes déployées.

Dubuffet

Collection Fondation Dubuffet, Paris
Dubuffet, Autoportrait, (1966)

Jean Philippe Arthur Dubuffet, né au Havre le 31 juillet 1901 et mort à Paris le 12 mai 1985, est un peintre, sculpteur et plasticien français.

Il est également le premier théoricien de l'Art Brut et l’auteur de vigoureuses critiques de la culture dominante notamment dans son essai Asphyxiante culture. « L’art ne vient pas se coucher dans les lits qu’on a faits pour lui » (Jean Dubuffet) " Jean Dubuffet invente l'art brut, ce "jouet de l'esprit", un art qui se veut le reflet de la vie courante, accessible à tous.

Jean Dubuffet aimait les tables rases. "À chaque repas, écrit-il dans Prospectus, balayer les miettes et remettre le couvert". Son œuvre est ainsi construite : une suite prolifique de moments singuliers, esthétiquement très divers mais tous fidèles aux principes de départ qu'il s'était fixés, ceux d"un homme commun à l'ouvrage" qui agit en dehors des conventions établies par la grande histoire.

L'art des musées n'est pas le sien. Ce sont les marges qui l'intéressent, cet art dont il sera le principal porte-parole. Ce qui ne contredit pas le caractère extrêmement savant de sa démarche, dont témoigne aussi son œuvre d'écriture.

Andy Warhol

Musée du Louvre, Paris
Wahrol, Lemon Marilyn (1962)

Andy Warhol est une figure essentielle du Pop Art. Issu d’une famille modeste d’origine slovaque immigrée à Pittsburgh (Pennsylvanie) dans les années 1920, Andrew Warhola, de son vrai nom, montre des talents artistiques précoces et se passionne dès son plus jeune âge pour les stars de cinéma dont il collectionne les photos dédicacées. Atteint à l'âge de neuf ans de la chorée, maladie atteignant le système nerveux, il gardera toujours une santé fragile. Son père meurt en 1942, le jeune Andrew a alors quatorze ans.

Ce n’est qu’à partir de 1960 que Warhol se consacre à la peinture : en même temps que Roy Lichtenstein, il réalise ses premiers tableaux à partir de comics (Popeye, Dick Tracy...). Puis, à partir de 1962, Warhol peint ses premières toiles consacrées aux biens de consommation (bouteilles de Coca-Cola, boîtes de Campbell’s Soup), et peint des unes de journaux, transposition de la photographie en peinture. Au même moment, Warhol réalise des sérigraphies de stars, avec la volonté de faire de l’art un produit de masse. L'artiste a droit à sa première exposition personnelle en 1962 à la Ferus Gallery avec « Campbell’s Soup Cans ».

En 1963, Warhol tourne ses premiers films, dont Sleep (séquence en boucle, pendant laquelle un homme est filmé dormant) et Kiss. Il s’installe dans un grand loft sur East Street, qu’il baptise Factory, et dont il confie l’aménagement à Billy Linich : les murs sont bientôt couverts de papier aluminium et l’ensemble des meubles et des sols revêtus de peinture argentée. La Factory est à la fois un atelier d'artiste, une scène de performances, un studio de cinéma expérimental et un studio d'enregistrement pour le Velvet Underground, que Warhol produit.

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