Visite du Musée des Beaux Arts de Mulhouse, avec un parcours qui nous amène à découvrir les natures mortes exposées, pour ensuite s’arrêter devant l’œuvre de Madeleine de Boullongne. Ce parcours nécessite une pré visite de la part de l’enseignant, ce qui lui permettra de structurer l’approche du concept de « vanité », par la comparaison des différentes familles d’œuvres (portrait – nature morte – paysage …) et des invariants qui la caractérisent. Il s’agit d’engager des échanges autour de ces mises en scène d’objets, de fruits, d'animaux; et d’évoquer les symboles présents dans les oeuvres (la mort, le temps qui passe, la connaissance, la vacuité, la luxure, le hasard …).
A propos du crâne et sa représentation, une observation attentive de cet objet peut faire apparaître au niveau du maxillaire, un personnage agenouillé, la tête penchée en avant, les bras tendus vers l’arrière du corps ; portant le poids du crâne comme s’il s’agissait de la terre sur son dos ; s’agit-il d’une forme de dessin caché par l’auteur dans cette œuvre, d’un clin d’œil ou d’une citation artistique enfouie. Mettons ce crâne peint à côté d’un crâne humain pour en percevoir les transformations, ou exagérations apportées par l’artiste. Il pourrait s’agir du mythe grec du géant Atlas condamné par Zeus à supporter sur ses épaules la voûte céleste. Fils du Titan Japet et de l'océanide Clyméné, frère de Prométhée. Chez Homère, Atlas apparaît comme un être d'origine marine, chargé de maintenir les piliers séparant le ciel et la terre et qui, pensait-on, reposaient au fond de la mer, juste au-delà de l'horizon, dans la direction de l'ouest. Selon Hésiode, Atlas était l'un des Titans et avait participé à la lutte contre Zeus. En châtiment, il fut condamné à soutenir la voûte du ciel. Il est vain de se prendre pour un Titan, la mort vous rattrape, et tout n’est que Vanité.