Il ne s'agit point de visiter un lieu spécifique, mais d'enrichir des démarches engagées par la rencontre des œuvres, objets, installations exposés :
Une mise en situation de créations et de productions artistiques au sein du musée permet l'inscription immédiate de pratiques autour des "objets artistiques" fréquentés. Il s'agit d'abord d'ateliers du regard, fondés sur le principe du rapport immédiat et réciproque entre le voir et le faire. Ce qui donne lieu à des exercices à réaliser sur place, exercices visant à assimiler des connaissances.
Au musée, après une visite, le prolongement peut se réaliser sous la forme d'ateliers (voir les fiches pédagogiques consacrées aux pratiques d'atelier).
En classe, l'enseignant peut approfondir les pratiques artistiques engagées, et ainsi donner une dimension transversale et transdisciplinaire à la visite du musée.
Nous pouvons ici distinguer différents types de visites :
La visite-recherche, permet aux enfants d'exercer leur perception en cherchant dans les œuvres des éléments signifiants (formes, personnages, mises en situations, …).
Cela suppose que les enfants puissent correctement appréhender une image, la questionner, poser des hypothèses, échanger, communiquer.
L'œuvre présentée est :
La visite-incitatrice est une visite qui déclenche, qui donne envie de faire, de penser et de s'exprimer. Les œuvres impliquent l'enfant dans une forme d'immédiateté autour et dans la proximité esthétique et plastique exposée et explicitée.
La préparation matérielle pour ce type d'ateliers se doit d'être rigoureuse et ouverte.
La visite-désir déclenche des rêves d'aventures : les œuvres fréquentées servent de support à l'expression orale. La médiation de l'adulte qui met les enfants en présence des œuvres se doit d'être chargée d'enthousiasme, il s'agit de susciter l'émerveillement, la curiosité, l'intérêt, …
Nous savons qu'il est difficile de juger immédiatement du résultat de cette rencontre : l'image exerce sur l'enfant un pouvoir impossible à évaluer.
Bien évidemment cette classification n'est pas aussi rigoureuse, mais elle permet de donner la tonalité d'une forme de visite, qui peut "mixer" cette typologie.
À partir d'actions menées en accompagnement d'expositions, nous pouvons présenter sous le générique évoqué ci-dessus les projets développés auprès d'enfants et d'enseignants d'écoles maternelles et élémentaires.
À partir de visites du musée autour de différentes "familles" de tableaux exposés (scènes de genres, portraits, …), on peut réaliser des productions individuelles à partir des modes évoqués et les compiler sur un cédérom. Ce cédérom peut devenir un outil de pré-visite pour d'autres classes, en créant des liens avec les "objets" observés.
Le but est ici d'approcher la problématique posée par l'artiste.
Autour de l'exposition consacrée à Michel Paysant, l'enjeu était par exemple de mettre les enfants en situation de questionnement, de choix afin qu'il s'exprime par la parole et la pratique. Ils sont ainsi devenus acteurs du projet en investissant le fameux « si j'étais un … ». Il est possible de prolonger cette axe par des boites d'objets permettant de composer et d'élaborer des réalisations en trois dimensions.
En prolongement de l'exposition Peter Soriano au Musée des Beaux-Arts, Les Ateliers Pédagogiques d'Arts Plastiques ont proposé à une quinzaine d'enfants malvoyants de l'Institut du Phare de participer à un atelier artistique. Après la visite de l'exposition, où les enfants ont eu l'autorisation par l'artiste de toucher les œuvres, un premier atelier a eu lieu au sein du musée (manipulation de la céramique et création de petits volumes).
Devant l'enthousiasme des jeunes enfants, nous avons décidé d'intervenir directement à l'institut du Phare pour prolonger cette aventure. Les enfants ont imaginé et créé des animaux hybrides à partir de photocopies de divers animaux et d'objet. Après des séances de collage et de dessins, les enfants ont mis en volume leur idée.
Pour valoriser les travaux, la galerie de l'Artothèque du Musée des Beaux-Arts a accueilli lors d'une exposition toutes les productions.
Une édition a été réalisée en sérigraphie avec du papier thermo-tactile (avec du relief) par une étudiante de graphisme du Quai, Sarah Lang.
Les Ateliers Pédagogiques d'Arts Plastiques ont réalisé un jeu autour de l'Art Concret.
Une initiation dans les classes autour de la découverte de combinatoires, mettant en jeu des règles mathématiques, permet à chaque enfant d'avoir un champ d'exploration et d'expérimentation propre.
Suite à une visite au Musée Historique de Mulhouse, un travail sur l'empreinte a été mené à partir de graffitis observés sur une ancienne porte de prison exposée.
Les enfants ont été conviés à créer un Abécédaire imaginaire, en réalisant des empreintes à l'aide d'ustensiles en compilant un vocabulaire de formes. Ils ont par la suite rassemblé leurs réalisations, afin de les organiser, structurer et hiérarchiser sous la forme d'un alphabet spécifique.
Une affiche a ensuite été créée : elle rassemble sous la forme d'une sérigraphie toutes les lettres de l'alphabet.