En temps qu'architecte, son travail est en quelque sorte une application directe de ses toiles dans la réalité, on retrouve dans ses constructions les plus importants de ses principes: dominance de la nature, l'importance de la couleur, le refus de la conformité, de l'uniformité.
Il va loin dans ses conceptions de la vie et du bonheur en osmose avec la nature. Son message est profondément écologiste et s'exprime dans toutes ses réalisations. Ses œuvres portent des titres comme Ton droit à la fenêtre, Pour une société sans déchet, La folie du nettoyage, Le toilette-humus, etc. Il crée des immeubles avec des arbres aux fenêtres, des toits recouverts de verdure et de végétaux, des sols à niveaux inégaux et encourage les ouvriers à être créatifs.
Il dénonce la "sinistre" architecture classique et se déclare ennemi de la ligne droite qu'il refuse d'employer. Il affirme :
La ligne droite est un danger créé par l'homme car elle est étrangère à la nature de l'homme, de la vie, de toute création ...
Le déconstructivisme est un terme qui est apparu à la fin des années 80 pour désigner un mouvement de pensée protéiforme. Ce mouvement trouve son origine dans la méthode de critique littéraire et l'analyse linguistique développée par Jacques Derrida. Selon Jacques Derrida, un texte littéraire peut avoir plusieurs interprétations. La déconstruction a alors pour ambition d'extraire les fondements intellectuels cachés sous la partie visible de l'édifice littéraire, par delà le sens que l'auteur a voulu lui donner. La déconstruction est une critique non pas négative mais productive :
La déconstruction est inventive ou elle n'est pas [...] sa démarche engage une affirmation.
Dans les années 70, la méthodologie de Derrida* fut traduite en un style d'architecture et de design. A la suite des mouvements critiques et protestataires des années 70, l'idée était de dévoiler au grand jour les ressorts cachés des valeurs esthétiques établies. Mais c'est dans l'architecture que les manifestations de la déconstruction sont les plus visibles : formes brisées, déchiquetées, asymétriques et mal proportionnées, évoquant la destruction physique.
Derrière l'étiquette un peu globale de déconstructivisme se donnent à voir des pratiques architecturales diverses mais qui toutes refusent l'historicisme postmoderne et les formes fermées de l'architecture moderniste au profit de volumes prismatiques plissés et d'assemblages anguleux improbables. Cette esthétique qui privilégie les brisures et les cassures voudrait exprimer les incertitudes du monde contemporain et le sentiment de chaos qu'il engendre.
L'oeuvre de Frank O. Gehry s'est imposée par un imaginaire très personnel et par la rencontre qu'elle savait manifester entre l'architecture et certaines expressions de l'art contemporain (minimalisme, arte povera, etc.).
Gaudí est généralement considéré comme le grand maître du Modernisme catalan, mais son œuvre va au-delà d'un quelconque style ou de toute tentative de classification. C'est une œuvre personnelle et imaginative, qui trouve sa source principale d'inspiration dans la nature. Gaudí a étudié en profondeur les formes organiques et anarchiquement géométriques de la nature, à la recherche d'un langage pour pouvoir refléter ces formes dans l'architecture.
L'étude de la nature se traduit par l'emploi de formes géométriques réglées comme le paraboloïde hyperbolique, l'hyperboloïde, l'hélicoïde et le conoïde, qui reflètent exactement les formes que Gaudí rencontre dans la nature. Les surfaces réglées sont des formes générées par une droite nommée génératrice, lorsqu'elle se déplace sur une ou plusieurs lignes nommées directrices. Gaudí les a trouvées en abondance dans la nature, par exemple dans les joncs, les roseaux, les os; il disait qu'il n'existe pas de meilleure structure que celle d'un tronc d'arbre ou d'un squelette humain. Ces formes sont à la fois fonctionnelles et esthétiques, et Gaudí les emploie très savamment, sachant adapter le langage de la nature aux formes structurales de l'architecture. Gaudí assimilait la forme hélicoïde au mouvement, et la forme hyperboloïde à la lumière.
Une connaissance de ces trois architectes, et de certaines de leurs réalisations, vont faciliter la mise en œuvre de créations d'architectures imaginaires à partir d''images collectées dans l'environnement de l'école, de la ville.
* la méthodologie de Derrida : La déconstruction est une critique non pas négative, mais productive. La déconstruction est inventive ou elle n'est pas [...] sa démarche engage une affirmation. Elle veut inventer l'impossible : réinventer l'invention même, une autre, inventer ce qui ne paraissait pas possible. [...] Donner lieu à l'autre, laisser venir l'autre. Je dis bien laisser venir, car si l'autre c'est ce qui ne s'invente pas, l'initiative ou l'inventivité déconstructive ne peuvent que consister à ouvrir, déclôturer, déstabiliser des structures de forclusion pour laisser le passage à l'autre.