La collection Zuber (100 000 documents, du début du XIXème siècle à 1983) et celle du Musée de l'impression sur étoffes de Mulhouse ont été complétées par des milliers d'autres documents acquis depuis l'ouverture du Musée; ils restituent un panorama complet, des dominos du XVIIIème siècle aux créations les plus récentes, avec des papiers peints de toutes origines géographiques.
Depuis 1797, le papier peint fait partie de la vie de Rixheim (Haute-Alsace) ; on continue de nos jours à y imprimer des papiers peints panoramiques.
Le Musée du papier peint fait vivre cette tradition avec le soutien de la Ville de Rixheim ; ouvert en 1983, il a une triple mission :
Le panoramique, un immense paysage de papier peint panoramique transformant le mur en un monde de rêve, est une spécialité de Rixheim : onze sont présentés au Musée de façon permanente.
Le papier peint est un matériau (en général en papier) utilisé pour couvrir et décorer les murs intérieurs d'une habitation ou d'un bâtiment.
Le papier peint est souvent appelé abusivement tapisserie. En revanche, la pose de papier peint s'appelle tapisser.
Une bande de papier peint posé sur le mur s'appelle un lé.
Les papiers peints panoramiques de Jean Zuber et Cie au XlXe siècle : leur élaboration, leur fabrication.
Le papier peint panoramique appartient au décor des maisons du XIXe siècle : il apparaît dans les dernières années du XVIIIe siècle, alors que l'industrie du papier peint est en plein essor, se développe sous la Restauration pour décliner après le Second Empire, les fabricants se contentant alors de rééditer leurs anciennes productions ; il semble que seule la France, au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle, en ait produit.
On estime à une centaine le nombre de panoramiques édités au cours du siècle dernier, et sur ce nombre, il faut tenir compte des variantes nombreuses. Deux manufactures dominent la production et le marché, surtout jusqu'au Second Empire, Dufour et Zuber. La production de Dufour a fait l'objet d'une publication. Quant à la manufacture Zuber et Cie, installée à Rixheim, à proximité du centre industriel de Mulhouse, elle continue sa production, avec les mêmes méthodes que dans le passé ; elle conserve depuis 1790 ses archives, remises en 1982 au Musée du Papier Peint. Cette situation privilégiée permet de suivre de façon concrète les étapes de la fabrication des panoramiques.
Pour désigner ces panoramiques, les fabricants du XIXe siècle parlaient de "paysage", ce qui convient mieux à la réalité de l'objet, puisqu'il s'agit de vastes vues imprimées en camaïeu ou en couleur sur des lés de papier, jusqu'à 32, de telle sorte que chaque lé collé bord à bord au précédent forme un élément d'un paysage pouvant atteindre 16 mètres de développement.
Ces paysages sont destinés au décor des pièces, des salons surtout : on les colle sur les murs, directement ou le plus souvent en usant de l'intermédiaire d'une toile grossière ; comme le paysage est conçu pour être vu à la hauteur du regard, le lambris d'appui sert de base ; les éléments les plus élevés ne dépassent pas 2,20 m et au-delà, un vaste ciel, parfois décoré de nuages, permet d'adapter le décor à l'architecture de la pièce en coupant si nécessaire. Pour tenir compte des murs et des ouvertures, le décor est conçu de façon assez souple en tableaux de largeur variable, avec, parfois en matière d'ombre, deux "jours". Les fabricants prévoyaient même des bordures, des lambris, des colonnes imprimés en trompe-l'oeil pour découper l'ensemble. Enfin, les deux extrémités se raboutent, sauf pour les Vues de Suisse, le premier créé par Zuber.