Des glaneuses (souvent improprement nommé Les Glaneuses). Le peintre a représenté trois femmes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner pour manger, et illustre ainsi la misère de la population rurale en s'inscrivant dans la veine réaliste, sans misérabilisme. Les trois femmes figurent les trois gestes du glanage : se baisser, ramasser, se relever.
Le travail de ses femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte), mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté (et une certaine fracture sociale) est accentué par l'apparente richesse de la récolte de blé en arrière plan. Millet représente dans le ciel une nuée d'oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliées, à l'instar des glaneuses.
Conformément à la volonté de l'artiste de peindre des « choses réelles et existantes », cette composition, traitée dans ses dimensions comme un tableau d'histoire, représente un sujet somme toute banal. Cadrant au plus près ses personnages, peints sans aucun souci d'idéalisation, Courbet a pris soin de ne pas donner plus d'importance au prêtre et aux notables qu'aux simples paysans, allusion explicite à ses penchants pour la démocratie.
Toujours par souci de réalisme, il a laissé apparentes les traces de son pinceau, utilisé des tons que les plus virulents de ses critiques jugèrent « sales et communs » et modelé des formes qualifiées à l'époque « des plus grossières ».
Le tableau introduit avec originalité un thème académique (l'étude des torses) dans une toile qui se voulut résolument moderne. Le souci du détail s'accorde de manière paradoxale avec un espace et des proportions anatomiques démesurés : plancher incliné, ligne d'horizon surélevée, bras des ouvriers étirés. Une « utilisation hardie de l'asymétrie et des vides » complète les effets de contre-jour et de reflets.
L'évocation des vibrations de l'atmosphère compta parmi les préoccupations majeures des artistes impressionnistes. L'intérêt pour la représentation de paysages fluviaux, permettant notamment la description des reflets du soleil sur l'eau, fut en partie illustré par l'œuvre d'Édouard Manet. La représentation du couple dans ce cadre particulier place le tableau à mi-chemin entre portrait et scène de genre.
S'il est à rapprocher des œuvres impressionnistes par son thème, Un dimanche à la Grande Jatte en diffère totalement par sa technique, qui relève pleinement des théories du néo-impressionnisme, dont Georges Seurat fut l'un des plus ardents promoteurs.
Présenté à la dernière exposition impressionniste en 1886, cet ambitieux tableau — il ne comporte pas moins de quarante personnages — fit scandale : alors que le public commençait à apprécier les toiles impressionnistes, les néo-impressionnistes (et leurs touches divisées, dont le « mélange optique » doit être assuré par l'œil du spectateur) manquaient à ses yeux de spontanéité. Il fallut d'ailleurs à Seurat trente-trois études peintes et vingt-six dessins préparatoires pour accomplir son chef-d'œuvre.