Le paysage ne prend toutefois véritablement son essor qu'au XVIIe siècle, avec le développement du collectionnisme. En Flandres, la première représentation de paysage indépendant est celle de Joachim Patinir.
Joachim Patinir ou Patenier (né 1485 à Dinant- mort le 5 octobre 1524 à Anvers), également connu sous le nom de de Patinier et de Patiner était un peintre et dessinateur de style flamand de la Haute Renaissance. Il fut membre de la guilde des peintres d'Anvers.
Spécialisé dans les paysages et fortement influencé par Jérôme Bosch, Patinir réalisa des œuvres où se mêlaient des éléments fantastiques, des bois, des contrées imaginaires, des villes et des cours d'eau.
On distingue alors trois types de paysages :
Annibale Carracci, en français Annibal Carrache, né à Bologne (Émilie-Romagne) en 1560 et mort à Rome en 1609, est un peintre italien.
En représentant une nature immédiate et réaliste (arbres cassés, lumière naturelle), Annibal Carrache remet aussi au goût du jour le genre du paysage, considéré jusqu'ici comme tout à fait mineur. Toutefois, même s'il s'appuie sur l'observation du réel, Carrache n'hésite pas à changer la nature, la recomposer, pour lui donner une perfection irréelle.
Pour Yves Bonnefoy, ces « milles paysages composés vont bientôt répandre la souvenance mélancolique du pays perdu de toute harmonie » : Carrache recherche une harmonie parfaite et impossible.
Rembrandt Harmenszoon van Rijn, habituellement désigné sous le nom de Rembrandt (15 juillet 1606 - 4 octobre 1669) est généralement considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art baroque européen, et le plus important des peintres néerlandais du XVIIe siècle. Rembrandt a également réalisé des gravures et des dessins.
Une des caractéristiques majeures de son œuvre est l'utilisation de la lumière et de l'obscurité (technique du clair-obscur), qui attire le regard par le jeu de contrastes appuyés. Les scènes qu'il peint sont intenses et vivantes, dépourvues du formalisme que l'on pouvait rencontrer chez certains de ses contemporains. Ce n'est pas un peintre de la beauté ou de la richesse, il sait montrer la compassion et l'humanité, qui ressortent dans l'expression de ses personnages, qui sont parfois indigents ou usés par l'âge. Ses thèmes de prédilection sont le portrait (et les autoportraits) ainsi que les scènes bibliques. Il a exécuté peu de paysages (cela est moins vrai pour l'œuvre gravé) et de thèmes mythologiques.
Jacob Izaaksz. Van Ruysdael (ou Ruisdaal) (Haarlem, vers 1628 - Amsterdam ou Haarlem, 14 mars 1682), est un peintre de paysage néerlandais (Provinces-unies)
Durant ses voyages d’études, il rencontra des paysages plus rudes qui imprégnèrent durablement son œuvre : il se mit à représenter avec une grande régularité des paysages âpres et sauvages, avec des chutes d’eau, des forêts de conifères, et des collines, sous des ciels orageux. Il peignit aussi des paysages sylvestres ayant pour grands motifs centraux des ruines, des moulins à eau et de vieux chênes.
À Amsterdam, Van Ruysdael peignit aussi des vues aériennes de la ville et des paysages hivernaux. Quelquefois, des personnages ont pu été introduits dans ses œuvres par ses élèves.
L’œuvre de Van Ruysdael a pour caractéristique qu’elle n'est pas le reflet fidèle de la réalité. Les paysages, composés avec minutie, sont plus poétiques, plus imposants et dramatiques qu'au réel, ce qui contraste avec la plupart des contemporains, lesquels aspiraient à réaliser de belles œuvres un tant soit peu réalistes.
En 1600, le paysage (le terme lui-même apparaît dans la langue française au XVIe siècle) devient un véritable genre artistique, davantage pratiqué dans le nord que dans le sud de l'Europe. C'est au siècle suivant, en Hollande (dans une nation récemment libérée du joug espagnol), qu'il connaît sa première grande période. Les spécialistes considèrent généralement Jacob Van Ruysdael, artiste du milieu du XVIIe siècle, comme le plus grand paysagiste hollandais aux côtés de nombreux autres artistes de talent Jacob Van Ruysdael ,
Nicolas Poussin, né au hameau de Villers, près des Andelys le 15 juin 1594 non loin de Rouen, mais par son esprit et sa sensibilité romain d'adoption (mort à Rome le 19 novembre 1665), est un peintre français, représentant majeur du classicisme pictural.
Les parents de Nicolas Poussin n'acceptent pas la carrière de peintre que celui-ci aspire à embrasser. Le jeune homme les quitte alors, ainsi que sa Normandie natale, à l'âge de dix-huit ans. S'ensuivent de douloureuses années d'errance, ponctuées de brefs passages dans plusieurs ateliers. Décorant le palais du Luxembourg avec Philippe de Champaigne, c'est cependant avec sa série de six tableaux sur la « Vie de Saint-Ignace de Loyola » qu'il se fait remarquer. Puis il rejoint Rome et se place sous la protection du cardinal Barberini. Il y réalise ses plus grandes oeuvres : « Le martyre de Saint-Erasme » pour la basilique Saint-Pierre, « L’enlèvement des Sabines ». Traitant de sujets le plus souvent historiques et religieux, il s'impose comme le maître classique du XVIIe siècle. Il passera le reste de sa vie en Italie, après un bref retour à Paris durant lequel il participe à la rénovation du Louvre, suivant la commande de Louis XIII et de Richelieu.
Alors que le paysage hollandais est marqué par le naturel, une conception différente du paysage « idéal » se développe en Italie, caractérisée par un ordonnancement scrupuleux des éléments du tableau, arrangés en d'élégantes compositions qui mettent en valeur des sujets mythologiques ou religieux. Ce style, qui apparaît pendant la première décennie du XVIIe siècle, est magnifiquement exploité par le Bolonais Annibal Carrache, mais ses plus célèbres représentants restent le Lorrain et Nicolas Poussin, peintres français actifs à Rome au milieu du siècle. S'inspirant de l'art de la Rome antique, leurs œuvres transmettent les principes classiques d'ordre, de clarté et de sérénité. Le paysage idéal ou classique, devenu fort prisé des artistes, influence la peinture de nombreux autres pays.